Eugène CLOTET est né le 10 mai 1893 à Loisail, fils de Eugène Clotet (29 ans) et de Berthe Rousseau. Il est l’ainé d’une famille de 5 enfants. A sa naissance, il est prénommé Gustave Marie Eugène mais se fera appeler Eugène comme son père.. Son père qui était natif de St Martin du Vieux Bellème. La famille Clotet était originaire du canton de Bellème où elle résidait depuis plusieurs générations.

 

De la classe 1913, il est recensé sous le numéro matricule 680 au centre de recrutement d’Alençon et se déclare briquetier à Ferrière la Verrerie. Taille : 1m62.

Il est incorporé soldat de 2ème classe le 27 novembre 1913 au 21ème RIC.

 

 

 

 

Le 21ème RIC créé en 1901 est issu de l’ancien 21ème RIMA (régiment d’infanterie de marine) d’où la forme de son insigne.  En 1914, il dépend de la 5ème Brigade et de la 1ère Division en garnison à Paris. C’est très probablement dans le 1er bataillon sous les ordres du chef de bataillon Moreau qu’est incorporé Eugène CLOTET. (c’est ce bataillon qui a combattu à Ecriennes – récit p. 15 à 18 dans le lien ci-dessus).

 

 

 

 


Eugène CLOTET ne reçoit pas d’ordre de mobilisation début août puisqu’il effectue son service militaire et qu’il est déjà incorporé dans son régiment depuis le mois de novembre 1913.

Le 21ème RIC commandé par le colonel Aubé quitte Paris les 7 et 8 août, dirigé sur la gare de Mussey (Meuse) et cantonne le 9 août à une quinzaine de km au N/O de Bar le Duc.

 

Du 10 au 21 août, le régiment s’achemine à marche forcée vers le front et la frontière Belge qu’il franchit le 21 août à Villers devant Orval (35 km à l’est de Sedan), sans véritables incidents.

 

Le combat de Neufchâteau 

Le 22 août, le 21ème RIC reçoit l’ordre d’avancer  en direction de Neufchâteau. Vers midi, il essuie les premiers tirs allemands. De violents combats vont opposer les soldats du 21ème aux forces allemandes tout l’après-midi à proximité de Neufchâteau. En fin de journée, le régiment est dans l’obligation de se replier ayant perdu 27 officiers et 992 soldats (tués, blessés ou disparus).

 

Dès le lendemain, le 21ème bat en retraite. Jour après jour, les soldats français reculent quelquefois pilonnés par l’artillerie allemande > Voir carte animée de la retraite du 25/8 au 5/9 .

 

Le combat de Brieulles sur Bar 

Le 31 août, le 21ème RIC a reçu l’ordre de contenir l’ennemi à Brieulles sur Bar. Pendant toute la journée, sous une pluie d’obus, les soldats français vont bloquer l’avance allemande. Le régiment  perd 114 hommes dans ce combat et bat à nouveau en retraite dès le lendemain  avec l’ensemble de l’armée française jusqu’au 5 septembre. Ils sont à moins de 200 km de Paris dont l’armée allemande se rapproche dangereusement. Ce 5 septembre le général Joffre ordonne à l’ensemble des armées françaises d’arrêter de battre en retraite et de tenir sur place à tout prix. Nous sommes à la veille de la bataille de la Marne  (6 au 12 septembre). La Division se replie derrière le canal de la Marne à la Saône et le 23ème RIC prend position.  

Reconstitution (sur Google Maps) du parcours du 21ème RIC et de Eugène CLOTET

- du 7 août au 6 septembre 1914

> lien vers la carte 

 

Le combat d’Ecriennes 

Le 6 septembre, les bataillons du 23ème arrivent sur leurs positions avant le jour vers 5 h : le 1er bataillon à Ecriennes, le 2è à Vauclère, le 3è à la ferme de Tournay, à 10 km de Vitry le François. Dès 6h du matin, les combats sont engagés. Ils vont durer toute la journée jusqu’à plus de 20h. Les pertes sont encore une fois importantes mais le régiment a tenu la position et réussi à bloquer l’avance allemande. Mieux, comme sur l’ensemble du front, pour la première fois, l’ennemi recule. Mais les pertes sont importantes, le régiment a perdu 19 officiers et 862 hommes (tués, blessés ou disparus) dont Eugène CLOTET qui est déclaré « tué à l’ennemi » lors de cette troisième bataille.

 

 

Sans doute repose-t-il avec 4000 autres soldats français à la nécropole nationale de Vitry le François dans l’un des ossuaires où ont été regroupés 2258 soldats inconnus.

 

 

Son décès a été transcrit dans le registre de l’état civil de Ferrière la Verrerie le 10/8/1920 suite au jugement du Tribunal d’Alençon du 29/3/1920. Cette transcription a été faite à Ferrière la Verrerie car c’est sa dernière adresse connue par le service des armées et figurant sur sa fiche matricule. En réalité, lors de la mobilisation et de son décès, il semble qu’il habitait à St Hilaire ?

 

Le 5 octobre 1819, il était cité à l’ordre du régiment à titre posthume avec l’éloge suivant : « excellent soldat. Est tombé glorieusement au champ d’honneur, en faisant vaillamment son devoir, le 6 septembre 1914 ». (publié au JO le 5/10/1919)