Albert BEAUFILS est né le 23 octobre 1892 a Fleuze, commune de St Hilaire lès Mortagne, fils de Louis  BEAUFILS, cultivateur âgé de 35 ans et de Alphonsine Guillin, âgée de 23 ans. A la naissance, il est prénommé Jules Albert Alphonse Alfred mais se fera appeler Albert. Il a une sœur ainée : Louise, et un jeune frère : Robert qui sera mobilisé en avril 1915, blessé en avril 1917 et évacué pour maladie en avril 1918. Son père était natif de Loisail où la famille BEAUFILS  était domiciliée depuis plusieurs générations.

De la classe 1912, il est recensé sous le numéro matricule 596 au centre de recrutement d’Alençon.

Il est incorporé soldat de 2ème classe le 9 octobre 1913 au 2ème Régiment de Zouaves.


Le 2ème Rég. de Zouaves , créé en 1852 était affecté à la province d’Oran et a donné naissance au 2ème rég. de marche de Zouaves (2ème Zouaves). Il est difficile de donner sa constitution avec précision tant celle-ci a subi des modifications ; la composition des régiments de zouaves étant très complexe. En 1914, il était composé de 5 bataillons d'active + 3 bataillons de réserve. Mais à la mobilisation, on évoque essentiellement  3 bataillons : le 1er ayant son casernement à Oran et les 5ème  et 11ème bataillons stationnés à Sathonay dans la banlieue de Lyon qui seront mobilisés dès le 6 août. Ce régiment fait partie de la 37ème D.I. Algérienne. Les 2ème et 3ème bataillons resteront en service au Maroc. En ce qui concerne les 4ème, 12ème et 14ème bataillons, qui forment le surplus du 2ème Zouaves, en aout 1914, ils ont été rattachés à la 45ème D.I.

 

Albert BEAUFILS a fait son service militaire du 11 octobre 1913 au 15 août 1914 en Algérie. Puis, à la mobilisation, sa fiche matricule nous apprend qu’il embarque à Oran le 16 août 1914 et débarque à Sète.

Il ne fait donc pas partie du 1er bataillon qui a quitté Oran avec l’Etat Major dès le 6 août ; ni des 5ème et 11ème qui étaient stationnés en France. Ces trois bataillons formant le 2ème Zouaves quitteront Sathonay avec la 37ème DI le 11 août. Ils sont transportés par chemin de fer à Rocroi (Ardennes) situé à la frontière Belge puis la 37ème DI se rassemble le 21 août à Fosses la ville en Belgique près de Charleroi.

 

Combat d’Auvelais  , épisode de la bataille de Charleroi 

Le  22 août, le 2è Zouaves, chargé de prendre le village d’Auvelais, reçoit un sanglant baptême du feu. Le combat s’engage violemment très tôt le matin mais à 12h30, le régiment est dans l’obligation de se replier sur ses positions de départ. Durant cette terrible journée, il a perdu 20 officiers et 1006 soldats et n’a pas réussi à reprendre Auvelais aux Allemands.

Dès le lendemain et pendant plusieurs jours, le régiment bat en retraite.

 

Combat de Landifay-Bertaignemont  , épisode de la bataille de Guise  

Le 28 août, le 2ème Zouaves a pour mission de contenir l’avance allemande. Il réussit, au prix de nombreuses pertes à stopper les Allemands à Bertaignemont. Mais, compte tenu des pertes de l’armée entière, le régiment doit battre à nouveau en retraite. Le 5 septembre, le 2è Zouaves atteint la Seine puis reçoit l’ordre de s’immobiliser.

 

Les 6 et 7 septembre, les soldats de la 37ème DI et donc les 1er , 5ème et 11ème bataillons du 2ème Zouaves seront mis en réserve et ne participeront pas aux deux premières journées de la bataille de la Marne  (6 au 12 septembre).

 

Entre temps, étaient arrivées en renfort, d’autres compagnies du 2ème Zouaves faisant partie du 4ème bataillon, qui avaient quitté Oran le 16 août, avaient stationné dix jours à Montpellier, étaient arrivées à Rosny le 1er septembre puis à Bourg la Reine le 2 septembre jusqu’au 4 septembre et enfin près de Barcy situé à 9 km au nord de Meaux (S et M) le 6 septembre.

Il est fort probable qu’Albert Beaufils était dans ce bataillon de réserve puisque lui-même était également parti d’Oran le 16 août. Il n’avait donc sans doute pas participé aux deux précédents combats du 2ème Zouaves.

 

Reconstitution (sur google maps) du parcours du 2ème Zouaves et de Albert BEAUFILS

- du 14/8 au 9/9/1914

> lien vers la carte 

 

Combat de Barcy  : 

Les 7,  8 et 9 septembre, pendant trois jours, de violents combats opposent des hommes des 4ème et 14ème bataillons du  2ème Zouaves à l’armée allemande qui résiste aux assauts des soldats français mais finit par battre en retraite le 10 septembre. Les pertes sont énormes : 700 hommes pour le 4ème bataillon. C’est apparemment lors de ce combat qu’Albert Beaufils a trouvé la mort.

  

Du 8 au 10 septembre, les hommes du 2ème Zouaves cités précédemment, mis en réserve les 6 et 7, engagent la poursuite 50 km plus à l’est et talonnent l’ennemi vers Montmirail.

 

Sur le monument aux morts, Albert BEAUFILS est inscrit comme étant décédé le 7 septembre. Sa fiche matricule indique qu’il a été tué à l’ennemi antérieurement au 12/9 dans la région de St Soupplets (cne située à 7 km de Barcy). Suite au jugement du Tribunal de Mortagne du 20/10/1920, il a été déclaré décédé à la date du 22/9/1914 à Barcy, dans le registre d’état civil de St Hilaire. C’est également cette date et ce lieu qui sont inscrits sur sa fiche de décès des « morts pour la France ». Etant décédé aux combats de Barcy, c’est nécessairement entre les 7 et 9 septembre 1914, qu’il a perdu la vie.

 

Il est très probablement inhumé à la Nécropole nationale de Chambry où ont été déposé 990 morts du plateau de Barcy dont 940 inconnus dans 4 fosses communes.