Arsène (Henri) FOLLET est né le 21 novembre 1873 à St Hilaire lès Mortagne, fils de Jacques FOLLET, journalier et de Célina CHEREAU, demeurant au hameau de St Sulpice. A l’état civil, il est prénommé Henri Louis Arsène mais se fera appeler Arsène. Son père est né à St Langis lès Mortagne et la famille FOLLET  est une très ancienne famille originaire de St Hilaire (St Sulpice) et de Ste Céronne lès Mortagne depuis plus de trois siècles.

De la classe 1893, il est recensé sous le numéro matricule 642 au centre de recrutement d’Alençon.

Le conseil de révision le déclare dispensé en tant que soutien de famille.

Il est toutefois incorporé soldat de 2ème classe le 13 novembre 1894 au 115ème RI (garnisons : Mamers et Nogent le Rotrou). Après un an de service (au lieu de 2), il est envoyé en disponibilité le 24/9/1895. Il devient réserviste de l’armée active  le 1/9/1897 puis relève ensuite de l’armée territoriale à compter du 1/10/1907.

Il se marie le 3/5/1899 à Bellême avec Marie RONDEAU dont il a eu cinq enfants nés de 1899 à 1912 (l’un décédé en bas âge). En 1914, il est garçon boucher à Bellême où il habite avec sa famille, rue de Paris.

Il est mobilisé et arrive au corps :

  - du 31ème RIT à Alençon le 14/8/1914 ;

  - puis affecté au 27ème RIT de Mamers le 25/9/1914.

Relevant de l’armée territoriale depuis octobre 1907, il aurait dû passer dans sa réserve en octobre 1914 et, en principe, ne plus participer aux combats (+ de 41 ans). Malheureusement, les journaux des régiments territoriaux nous apprennent que, bien souvent par manque d’effectif, les « anciens » ont quelquefois participé aux combats en plus de leurs travaux de terrassement et d’entretien des tranchées.

 

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Le 31ème RIT  est créé le 1/8/1914 à Alençon, il est formé de 3 bataillons composés de 3015 officiers et soldats. Il dépend de la 83ème Division territoriale rattachée au Gouverneur militaire de Paris.

Le régiment s’embarque à Alençon le 5 août  à destination du camp retranché de Paris. Arsène FOLLET n’est pas de ce voyage puisqu’il n’est arrivé au corps à Alençon que le 14 août. Peut-être a-t-il rejoint son régiment sur Paris avec le transfert complémentaire du 29 août.

Du 6 août au 1er septembre, le 31ème est chargé de la défense des forts du N/E de Paris : Cligancourt, Aubervilliers.

Du 2 au 6 septembre, il est chargé de creuser des tranchées sur le secteur de Soisy, Eaubonne, Chauvry, Pierrelaye.

Du 7 au 17 septembre, il a la garde des ponts de l’Oise et de la Seine dans le secteur de Conflans Ste Honorine, Cergy.

A compter du 18 septembre, il effectue d’importants travaux de défense dans la région de Pontoise.


Reconstitution (sur Google Maps) du parcours du 31ème RIT du 6 août au 24 septembre

> Lien vers carte 

 

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Le 27ème RIT  créé en 1914 à Mamers est formé de 3 bataillons de chacun 4 compagnies et dépend de la 84ème Division territoriale, 168ème brigade. Le régiment quitte Mamers le 12 août en direction du nord.

Le 20 août, il est en position dans la région de Valenciennes

Du 22 au 27 août, chargé de la défense de l’Escaut, il subit de violentes attaques ennemies et perd 60% de son effectif dans les combats de Condé sur Escaut, Mortagne , Cambrai … Le régiment est pratiquement anéanti. L’unique bataillon restant doit battre en retraite pendant plus de dix jours jusqu’aux environs de Rouen.

Du 10 au 25septembre, le régiment est reconstitué. Le 2ème bataillon est reformé le 10 puis le 3ème bataillon le 25 par l’arrivée d’éléments provenant des 29ème et 31ème RIT dans lesquels figure Arsène FOLLET (affecté à la 11ème Cie du 3ème bataillon).

Les 26, 27 et 28 septembre, les 2ème et 3ème bataillons se trouvent à nouveau engagé dans le combat à Villers au Flos, Miraumont  et ferme de Beauregard au nord/est d’Amiens.

Du 1er au 15 octobre, les combats sont engagés à l’est et au nord/est d’Arras (Mercatel, St Laurent-Blangy, La Maison Blanche, Roclincourt, plateau de St Nicolas).

A compter du 15 octobre, les 2 bataillons occupent les tranchées d’Agny (sud d’Arras) et assurent la défense extérieure d’Arras. Ils sont rejoints sur ces positions le 22 octobre par le 1er bataillon qui, entre temps, avait participé aux combats à Hébuterne, Monchy au bois et Berles au bois.

La guerre des tranchées :

de novembre 1914 à avril 1915,

  - les 2ème et 3ème bataillons occupent les tranchées sur le front Ecurie-La Targette

  - le 1er bataillon occupe celles sur le front Ecurie-Roclincourt (nord d’Arras)

Cette ligne de front Roclincourt-La Targette fait face à un impressionnant réseau de tranchées allemandes dénommées « le labyrinthe ».

Les hommes du 27ème territorial sont essentiellement employés aux travaux de terrassement, construction, aménagement, déblaiement des tranchées. Pendant cette période, Arsène FOLLET est toujours soldat de la 11ème compagnie, au 3ème bataillon du 27ème RIT dépendant de la 84ème division territoriale affectée au 10ème corps d’armée.


Reconstitution (sur Google Maps) du parcours du 27ème RIT de sept. 1914 à avril 1915

> Lien vers carte 

 

Le 24 avril 1915, Arsène FOLLET est déclaré « tué à l’ennemi » à Agnez les Duisans (Pas de Calais) ainsi qu’il est inscrit sur sa fiche décès détenu par le Ministère des armées. Son acte de décès précise qu’il est décédé à l’ambulance d’Agnez lès Duisans le 24 avril à 9h50 du matin des suites de contusions violentes du bras avec lésions internes (sans précisions sur les circonstances et le lieu où il a été blessé). Le journal du régiment indique 2 blessés pour la journée du 24 dont FOLLEY, soldat de 2è classe mais ce journal ne fait pas état d’attaque ou combat ce 24 au matin, ni dans la nuit, ni même dans la journée du 23.

Ce même jour, le régiment faisait l’objet d’une nouvelle répartition des effectifs. Le 3ème bataillon était mis à la disposition du 9ème corps d’armée et de la 17ème division. Les 11ème et 12ème Cie, en position dans les tranchées sur la route d’Arras à Lille, secteur d’Ecurie devaient quitter leur position et rejoindre Etrun avec les 9ème et 10ème Cie alors cantonnées à Maroeuil. Peut-être a-t-il été blessé lors de ce transfert à la sortie des tranchées ?

A cette date, c’est effectivement l’ambulance 6/9 (c'est-à-dire le 6ème hôpital mobile du 9ème corps d’armée) qui était installé à Agnez les Duisans depuis le 22 avril. La consultation du JMO de cette ambulance, conservée au Musée du service de santé des armées au Val de Grâce à Paris (non numérisé) pourrait peut-être nous fournir des informations complémentaires sur ses date et heure d’arrivée à l’ambulance.

 

Arsène FOLLET a été inhumé à la Nécropole nationale « La Targette » à Neuville Saint-Vaast (Pas de Calais) – carré 28, rang 2, tombe 6755.

Il était issu d’une famille de 11 enfants dont 6 frères ont participé à la grande guerre. L’un d’eux (Henri Edouard) mort pour la France en 1917 figure avec lui sur le monument aux morts de St Hilaire le Châtel. Leur plus jeune frère, Fernand y sera blessé 3 fois en 14, en 16 et en 18, fut médaillé de la croix de guerre avec 3 étoiles et fait chevalier de la légion d’honneur.

 

L’acte de décès d’Arsène FOLLET a été transcrit le 13/6/1915 dans les registres d’état civil de St Hilaire lès Mortagne, son lieu d’origine et lieu de domicile de sa mère, alors que sa dernière adresse connue se situait rue de Paris à Bellême où y demeuraient sa veuve et ses 4 enfants âgés de 3 à 14 ans.

De ce fait, il figure sur le monument aux morts de St Hilaire le Châtel, au nom d’Arsène FOLLET mais également sur celui de Bellême, au nom d’Henri FOLLET.




En 1921, il lui est attribué la médaille militaire à titre posthume :

- Croix de guerre avec étoile de bronze ;

Accompagnée de l’éloge suivant :

«soldat brave et dévoué. Tombé au champ d’honneur, pour le salut de la patrie, le 24 avril 1915, à Agnès lès Duisans».

(JO du 27/11/1921).