Modeste DESAVIS est né le 3 avril 1875 au Pin la Garenne, fils de Marie Eugène DESAVIS, bourrelier au Pin la Garenne et de Joséphine PERPERE. La famille DESAVIS   était originaire du Pin la Garenne et plus antérieurement de Réveillon (XVIIè S.)

De la classe 1895, il est recensé sous le numéro matricule 92 au centre de recrutement d’Alençon et se déclare domestique à Eperrais. Taille 1m62.

Le conseil de révision le déclare propre au service mais dispensé en application de l’art 21 (unique fils de veuve n’ayant qu’une sœur aînée, son père étant décédé en 1880).

Il est toutefois incorporé soldat de 2ème classe le 12 novembre 1896 au 103ème RI (garnisons Alençon et Paris). Après un an de service (au lieu de 3), il est envoyé en disponibilité le 18/9/1897 et devient réserviste de l’armée active le 1/11/1897 puis relève ensuite de l’armée territoriale à compter du 1/10/1909.

Il se marie le 19/6/1899 à Saint Hilaire lès Mortagne avec Valentine OLIVIER, ouvrière en robes dont il a eu quatre enfants nés entre 1900 et 1912. En 1914, il est cultivateur à Rialin, commune de Saint Hilaire lès Mortagne.

Il est mobilisé et arrive au corps du 31ème RIT à Alençon le 3/8/1914 où il intègre la 9ème Cie du 3ème bataillon.

Le 31ème RIT  a été créé le 1/8/1914 à Alençon, formé de 3 bataillons et 12 compagnies, composés de 3015 officiers et soldats. Pendant la grande guerre, les territoriaux, pour la plupart âgés de plus de 34 ans, ont principalement effectué divers travaux de terrassement, de fortification, de défense, entretien des routes et voies ferrées, creusement et réfection de tranchées et boyaux, maniant la pelle et la pioche, remuant des tonnes de terre. Ils ont également été chargés de missions de ravitaillement et autres missions de soutien aux troupes de première ligne, sous les bombardements et les gaz.

Le 5 août 1914, Modeste DESAVIS et son régiment quitte Alençon avec notamment Alphonse RIVIERE, Edouard RUETTE et Céleste BINOIS en direction de la gare de Paris-Batignolles.

Unités militaires auxquelles a été rattaché leur régiment :

Du 6 août 1914 au 2 mai 1915, le 31ème RIT  fait partie du camp retranché de Paris > 83ème division territoriale > 166ème brigade.

NB : à compter de mai 1915, à défaut de JMO du 31ème RIT (non numérisés donc non consultables en ligne), la recherche des affectations successives du régiment dans différentes unités (particulièrement difficile à établir) a été nécessaire pour retrouver le parcours précis du 31ème et de ses soldats.

A compter du 4 mai 1915, le 31ème RIT se trouve sous les ordres du général gouverneur militaire de la « place de Verdun » > Division de Marche de Verdun ou Division de Morlaincourt > 1ère brigade de marche de Verdun.

Le 7 juillet, la Division de marche devient la 132ème DI et la 1ère brigade de marche devient la 108ème brigade dont dépend le 31ème RIT.

Le 10 août, la 132ème DI est mise sous les ordres du général du secteur nord de la région fortifiée de Verdun (RFV) ainsi que la 108ème brigade et le 31ème RIT qui y est rattaché.

Le 15 septembre, le 31ème est rattaché à la 211ème brigade nouvellement créée à la 132ème DI.

A compter du 24 février 1916, les compagnies du 31ème vont être partagées ente les 211ème et 108ème brigades, toutes deux de la 132ème DI.

Le 26 février, l’ensemble passe sous les ordres du général du 2ème CA (dissolution de la RFV).

Lieux successifs d’opérations du 31ème RIT

Secteurs 1 et 2  >  nord/est et nord de Paris

Du 6 août au 2 septembre, le 31ème est chargé de la défense des forts du N/E de Paris : Cligancourt, Aubervilliers.

Du 2 septembre 1914 au 2 mai 1915, il est chargé de renforcer les défenses nord de Paris : creuser des tranchées, garder les ponts de l’Oise et de la Seine, effectuer d’importants travaux de défense sur les secteurs de Soisy, Chauvry,  Maisons Laffitte, Meulan, Cormeilles, Nesles la Vallée, Chambly, St Leu la forêt, Conflans Ste Honorine, Cergy, St Ouen l’Aumone, Pontoise, etc ...

Le 3 mai 1915, le régiment quitte ses cantonnements de la région parisienne pour se rendre à Verdun.

Secteur 3  >  est de Verdun

Du 5 mai 1915 au 20 février 1916, le 31ème est chargé essentiellement du secteur de Fresnes en Woëvre, Pintheville, Manheulles, Riaville, Braquis  avec cantonnement à Chatillon, Watronville, Blanzée (est de Verdun).

La bataille de Verdun  (21 février / 18 décembre 1916)

 

Le 21 février, l’armée allemande déclenche la bataille de Verdun. Pendant les dix premiers jours les bombardements et combats vont être intenses. Les territoriaux, surnommés les «pépères», du 31ème vont se retrouver en première ligne sur le front Moulainville/Fresnes en Woëvre et s’engager vaillamment à côté des actifs de la 132ème DI .

Du 22 février au 5 mars 1916, les pertes du 31ème RIT sont importantes : 7 tués, 28 blessés, 145 disparus au nombre desquels figure Modeste DESAVIS.


Reconstitution (sur Google Maps) du parcours du 31ème RIT du 6 août 1914 au 29 février 1916

> Lien vers carte 

 

Modeste DESAVIS a été déclaré mort pour la France des suites de blessures de guerre, le 29 février 1916 à 8 heures du matin à Châtillon sous les Côtes, en Woëvre et inhumé dans le ravin du camp romain.

A son décès, il laissait une veuve avec 4 enfants : Fernand, Armande, Ferdinand  et Roland, âgés de 4 à 16 ans.

Sa famille a rapatrié son corps et il repose au cimetière de St Hilaire le Châtel dans une tombe commune avec Jules MARIETTE et Ernest BONHOMME.




Le 10 novembre 1920, il recevait la médaille militaire à titre posthume :

   - Croix de guerre avec étoile de bronze ;

Accompagnée de l’éloge suivant :

    « soldat courageux et dévoué. Est mort pour la France, le 28 février 1916, près de Châtillon sous les Côtes, en faisant son devoir. » (publié au JO le 10/11/1920)