Alphonse RIVIERE est né le 20 août 1879 à Saint Hilaire lès Mortagne au hameau de La Morlière, fils de Marin RIVIERE et de Marie TRIBOTE, cultivateurs en ce lieu. La famille RIVIERE  habitait à La Morlière depuis plusieurs générations et plus antérieurement était originaire de Villiers sous Mortagne.

De la classe 1899, il est recensé sous le numéro matricule 659 au centre de recrutement d’Alençon et se déclare cultivateur à St Hilaire. Taille 1m69.

Le conseil de révision l’ajourne en 1900 et 1901 pour faiblesse et le reconnait propre au service en 1902.

Il est incorporé soldat de 2ème classe le 14 novembre 1902 au 103ème RI (garnisons Alençon et Paris). Après un an de service (au lieu de 3), il est envoyé en congé le 19/9/1903 et devient réserviste de l’armée active le 1/11/1903 puis relève ensuite de l’armée territoriale à compter du 1/10/1913.

Il se marie le 16/1/1904 à Saint Hilaire lès Mortagne avec Louise ESNOS. Le couple s’installe cultivateurs à la ferme de La Morlière. Ils auront sept enfants dont quatre décèderont en bas âge.

Alphonse RIVIERE est mobilisé et arrive au corps du 31ème RIT   à Alençon le 4/8/1914 où il intègre la 5ème Cie du 2ème bataillon.

Le 31ème RIT a été créé le 1/8/1914 à Alençon, formé de 3 bataillons et 12 compagnies, composés de 3015 officiers et soldats. Pendant la grande guerre, les territoriaux, pour la plupart âgés de plus de 34 ans, ont principalement effectué divers travaux de terrassement, de fortification, de défense, entretien des routes et voies ferrées, creusement et réfection de tranchées et boyaux, maniant la pelle et la pioche, remuant des tonnes de terre. Ils ont également été chargés de missions de ravitaillement et autres missions de soutien aux troupes de première ligne, sous les bombardements et les gaz.

Le 5 août 1914, Alphonse RIVIERE et son régiment quitte Alençon avec notamment Modeste DESAVIS, Edouard RUETTE et Céleste BINOIS en direction de la gare de Paris-Batignolles.

Unités militaires auxquelles a été rattaché leur régiment :


Du 6 août 1914 au 2 mai 1915, le 31ème RIT  fait partie du camp retranché de Paris > 83ème division territoriale > 166ème brigade.

NB : à compter de mai 1915, à défaut de JMO du 31ème RIT (non numérisés donc non consultables en ligne), la recherche des affectations successives du régiment dans différentes unités (brigades, divisions, corps d’armée) a été nécessaire pour retrouver le parcours précis du 31ème et de ses soldats noté dans les JMO de ces unités d’affectation.

A compter du 4 mai 1915, le 31ème RIT se trouve sous les ordres du général gouverneur militaire de la « place de Verdun » > Division de Marche de Verdun ou Division de Morlaincourt > 1ère brigade de marche de Verdun.

Le 7 juillet, la Division de marche devient la 132ème DI et la 1ère brigade de marche devient la 108ème brigade dont dépend le 31ème RIT.

Le 10 août, la 132ème DI est mise sous les ordres du général du secteur nord de la région fortifiée de Verdun (RFV) ainsi que la 108ème brigade et le 31ème RIT qui y est rattaché.

Le 15 septembre, le 31ème est rattaché à la 211ème brigade nouvellement créée à la 132ème DI.

A compter du 24 février 1916, les compagnies du 31ème vont être partagées ente les 211ème et 108ème brigades, toutes deux de la 132ème DI.

Le 26 février, l’ensemble passe sous les ordres du général du 2ème CA (dissolution de la RFV).

Le 19 mars 1916, le 31ème RIT est rattaché à la 72ème DI > 30ème CA.

 

Lieux successifs d’opérations du 31ème RIT

Secteurs 1 et 2 > nord/est et nord de Paris

Du 6 août au 2 septembre, le 31ème est chargé de la défense des forts du N/E de Paris : Cligancourt, Aubervilliers.

Du 2 septembre 1914 au 2 mai 1915, il est chargé de renforcer les défenses nord de Paris : creuser des tranchées, garder les ponts de l’Oise et de la Seine, effectuer d’importants travaux de défense sur les secteurs de Soisy, Chauvry,  Maisons Laffitte, Meulan, Cormeilles, Nesles la Vallée, Chambly, St Leu la forêt, Conflans Ste Honorine, Cergy, St Ouen l’Aumone, Pontoise, etc ...

Le 3 mai 1915, le régiment quitte ses cantonnements de la région parisienne pour se rendre à Verdun.

 

Secteur 3 > Est de Verdun (Meuse)

Du 5 mai 1915 au 20 février 1916, le 31ème est chargé essentiellement du secteur de Fresnes en Woëvre, Pintheville, Manheulles, Riaville, Braquis  avec cantonnement à Chatillon, Watronville, Blanzée (à l’est de Verdun).

La bataille de Verdun (21 février / 18 décembre 1916)

Le 21 février, l’armée allemande déclenche la bataille de Verdun. Pendant les dix premiers jours les bombardements et combats vont être intenses. Les territoriaux, surnommés les «pépères», du 31ème vont se retrouver en première ligne sur le front Moulainville/Fresnes en Woëvre et s’engager vaillamment à côté des actifs de la 132ème DI jusqu’au 15 mars 1916.

Le 16 mars, le régiment en entier se porte sur Salmagne (sud de Verdun) où il reçoit l’ordre d’un embarquement en direction de la Haute Saône.

 

Secteur 4 > Vesoul (Haute Saône), Montbéliard (Doubs), Belfort

A compter du 18 mars 1916, les soldats du 31è sont chargés des travaux de réalisation et d’entretien de la ligne de défense allant du N/E de Vesoul à Montbéliard et Belfort.

Reconstitution (sur Google Maps) du parcours du 31ème RIT du 6 août 1914 au 13 juin 1916

> Lien vers carte  

 

Alphonse RIVIERE a été déclaré mort pour la France à Athesans (Haute Saône) le 3 avril 1916 à 14 heures des suites d’une maladie contractée au cours des opérations de guerre. Il a été inhumé dans le cimetière d’Athesans.

Il laissait sa veuve, cultivatrice à la Morlière, avec 3 enfants à charge : Germaine (11 ans), Marguerite (5 ans) et Blanche (2 ans).

Son frère, Cyrille RIVIERE a également combattu pendant la grande guerre du 9/10/1915 au 22/10/1918.