1) biens des seigneurs de Pigeon  jusqu’en 1789

 

Il est difficile de déterminer avec exactitude quelles sont les terres qui ont appartenues aux seigneurs de Pigeon. Au cours des siècles et au gré des alliances, acquisitions, successions, partages, … leurs biens ont fluctué ainsi que leurs droits seigneuriaux.

D’autre part, les titres successifs de noblesse (Sgr de Pigeon, la Plaine, Villemoy, Boisgaucher, Michétif, St Hilaire, Lozier, les Marais, le Grand Fresne …) attestent de l’étendue et de l’évolution de ces droits seigneuriaux.

Malheureusement, aucun document ne donne une description complète et précise des biens composant la Seigneurie de Pigeon. Citons parmi les plus intéressants :

- le partage de la succession de Laurent de ROHARD en 1538 ;

- la déclaration par Jacques de ROHARD  pour l’arrière ban de 1635 ;

- le partage de la succession de Charles de ROHARD en 1678 ;

- la vente par Le PETIT de SERANS à Jean et Marthe DUBREUIL en 1764 ;

- l’aveu par Jacques DUBREUIL aux prieurs du Val Dieu en 1780 ;

Ces documents permettent d’établir ci-dessous un descriptif des biens des seigneurs de Pigeon et de l’ensemble des droits desdits seigneurs. (1) -  (12)

 

1°) La seigneurie de Pigeon

Elle relevait de la seigneurie de Soligny acquise par les religieux du Val Dieu au début du 15ème siècle et à qui les seigneurs de Pigeon ont rendu foi et hommage et payé le rachat pour ladite seigneurie de Pigeon et tous ses fiefs jusqu’à la Révolution.

Les seigneurs de Pigeon ne possédaient que des droits de basse justice (cf arrière ban de 1635 et relevé des fiefs de la Chartreuse du Val Dieu) ; haute et moyenne justice étant exercées par les religieux du Val Dieu en tant que seigneurs de Soligny.

Cette seigneurie souvent appelée « Pigeon et la Plaine » comprenait :

a) la réserve seigneuriale ou préciput du seigneur de Pigeon (selon le droit d’ainesse, le préciput accordé à l’ainé des héritiers mâles était un avantage qui lui permettait de prendre son héritage avant partage avec les puinés et qui se composait de la demeure seigneuriale avec les droits attachés à la seigneurie ainsi que les terres proches afin de lui permettre de tenir un rang au moins égal à son père). Cette réserve se composait des biens suivants :

   > le manoir seigneurial avec cours, jardins, garenne à eau et connils, colombier et autres bâtiments d’exploitation de la ferme du lieu avec les droits de justice attachés à cette seigneurie sur l’ensemble des terres, fiefs et arrières fiefs (basse justice dans déclaration de 1635 et dans aveu de 1780) ;

   > les terres tant en prés, terres labourables à seigle, méteil et froment, bois taillis, haute futaie, situées de part et d’autre de l’Hoëne sur les paroisses de St Hilaire et Ste Céronne, en ce compris :

  • les terres dénommées « la Plaine », comprises entre le manoir, le moulin de Prémorin et l’ancienne route de Moulins > à partir de 1561, François de ROHARD et ses successeurs prirent également le titre de seigneur de la Plaine en plus de celui de seigneur de Pigeon, compte tenu de l’importance de ces terres dans la réserve seigneuriale  ;
  • les droits et place du vieux moulin de Villemoy avec cours d’eau, biefs et chaussées dudit moulin, situé entre le manoir et le moulin de Prémorin et disparu depuis plus de 2 siècles (d’où également quelquefois les titres de seigneurs de Villemoy, Pigeon et la Plaine – En 1598, Jacques de ROHARD prenait le titre de seigneur de Villemoy avant de succéder à son père et prendre le titre de seigneur de Pigeon et la Plaine).

Le tout d’une superficie d’environ 88 arpents (cf déclaration de 1635)  ou de 355 boisseaux (cf aveu de 1780) soit près de 63 ha.

b) les terres et fiefs compris à l’origine dans l’ancien domaine de Pigeon, mais devenus fiefs mouvants dépendant de ladite seigneurie, dont le seigneur de Pigeon conservait la propriété directe et qui ont appartenu en partie à des héritiers de ladite maison de Pigeon ou à autres acquéreurs pour la propriété utile  (voir droit féodal sur la propriété ). Ces fiefs étaient soumis aux obligations vassaliques suivantes : foi et hommage, rachat, taille et cheval de service envers lesdits seigneurs de Pigeon.

Sur la paroisse de St Hilaire :

   > le moulin de PréMorin (Pont Percé) ;

Sur les paroisses de St Hilaire et Bazoches :

   > le fief de Tréhéru d’environ 34 ha (devenu fief noble attribué à Louis de ROHARD en 1538 qui prit le titre de seigneur de Tréhéru)

Sur la paroisse de Bazoches sur Hoëne :

   > le fief de Michétif alias Méchétif de superficie inconnue (lieudit aujourd’hui disparu proche de Tréhéru ; peut-être Coubertru ?) Est devenu un fief noble attribué à Laurent de ROHARD en 1470 qui prit le titre de seigneur de Michétif.

Sur la paroisse de Ste Céronne :

   > Le petit fief de la Basse Tremblaye de 69 boisseaux ½ (cf aveu de 1780) soit 12 ha 40

La superficie de ces fiefs pouvait donc avoisiner les 80 ha.

La seigneurie de Pigeon ne comprenait pas les terres de Rialin et de la Bulardière, acquises aux 18ème et 19ème siècles. La superficie totale de cette petite seigneurie avec ses fiefs et arrières fiefs ne devait donc pas dépasser les 150 ha.

 

2°) La seigneurie de Boisgaucher (en Ste Céronne).

Elle relevait de la seigneurie du Plessis de Poix acquise en 1681 par les religieux du Val Dieu et à qui les seigneurs de Pigeon également seigneurs de Boisgaucher ont rendu foi et hommage et payé le rachat pour Boisgaucher jusqu’à la Révolution. Les seigneurs du Plessis possédaient moyenne et basse justice et relevaient eux même pour la haute justice de la châtellenie de Mortagne appartenant au Roi.

Dans la déclaration de 1635, la seigneurie de Boisgaucher est déclarée comme « fief volant » sans domaine. (fief ou seigneurie sans domaine ni chef-lieu ne possédant pas de château ou manoir seigneurial mais seulement composé de fiefs mouvants souvent disséminés).

Le premier seigneur de Pigeon à prendre le titre de seigneur de Boisgaucher fut Jean de ROHARD vers 1530. Sans doute avait-il acquis cette seigneurie en ce début du 16ème siècle à moins qu’elle ne lui provienne de son mariage avec Madeleine de VILLEREAU.

Cette seigneurie était composée de plusieurs fiefs sur lesquels les seigneurs du lieu possédaient des droits de basse justice. Ces fiefs, situés paroisses de Ste Céronne, St Mard de Coulonges, St Hilaire et Bazoches, jouxtant le domaine de Pigeon étaient les suivants : 

   > Le fief de la Haute Tremblaye ;

   > Le fief de Ringouhier ;

   > Les fiefs de la Boulardière (ou Croulardière ?) et de la Sémondière (lieudit aujourd’hui disparu peut-être devenu Maison Neuve ?).

 

3°) La seigneurie de St Hilaire (précédemment fief et hommages des Fontaines).

Elle relevait de la seigneurie de Vorré  ayant appartenu aux seigneurs de Mauregard et Vorré et à qui les seigneurs de Pigeon également seigneurs de St Hilaire ont rendu foi et hommage et payé le rachat pour St Hilaire jusqu’à la Révolution.

Les seigneurs de St Hilaire possédaient des droits de moyenne et basse justice et des droits honorifiques sur l’église de St Hilaire (cf PV du 12/1/1659 et sentences arbitrales).

Les seigneurs de Vorré possédaient les droits de moyenne et basse justice sur leurs fiefs et arrière fiefs, ce qui fut à l’origine de nombreux conflits entre les seigneurs de St Hilaire et de Vorré dont il est fait part ci-après dans le chapitre  3 « conflits et procédures».

Pour la haute justice, ils relevaient de la châtellenie de Mortagne appartenant au Roi, dont dépendait Vorré.

La seigneurie de St Hilaire fut vendue en 1646 par Claude de GISLAIN, seigneur de St Mars (St Mars de Coulonges) à Charles de ROHARD qui a été le premier seigneur de Pigeon à prendre également le titre de seigneur de St Hilaire.

Cette seigneurie autrefois dénommée fief et hommages des Fontaines comprenait :

   > Le moulin bannal de St Hilaire ;

   > Le fief et hommage de Ronel ;

  > Les fiefs et hommages de Jambart, Lercetel et la Gervaisière ou Gervaiserie (trois lieudits disparus depuis longtemps qui devaient désigner les fermes et terres du bourg et de Long Pré) ;

avec toutes les dépendances et droits de justice sur lesdits biens ainsi que les droits honorifiques en l’église de St Hilaire.


4°) La terre noble et seigneurie du Grand Fresne

Elle relevait directement du Roi pour sa châtellenie de Mortagne, à qui les seigneurs de Pigeon également seigneurs du Grand Fresne ont rendu foi et hommage et payé le rachat pour le Grand Fresne jusqu’à la Révolution.

D’une superficie de 56 acres (cf  état de 1758) soit environ 80 ha, elle avait été vendue en 1642 par Philippe LABEY, seigneur des Mottes à Jean de ROHARD, seigneur de Lisle, demeurant à Fresnay, paroisse de Ste Céronne. Jean de ROHARD est décédé à St Hilaire le 21/9/1655, sans descendance. Suite à son décès, la terre du Grand Fresne est revenue à Charles de ROHARD, son cousin, qui a été le premier seigneur de Pigeon à prendre également le titre de seigneur du Grand Fresne.

 

5°) Le fief noble de Lozier (l’Osier en Ste Céronne)

Est entré dans le patrimoine de la famille de ROHARD vers le début du 17ème siècle. Charles de ROHARD fut le premier seigneur de Pigeon à prendre également le titre de seigneur de Lozier (1629). 

 

6°) le fief du Bas Rialin(13)

Il semble avoir été acquis vers 1740/1745 par Jean Alexandre DUBREUIL (acte non retrouvé). En effet, lors de l’acquisition de la Bulardière en 1746, (voir ci-dessous) celui-ci a pris le titre de seigneur de Rialain ce qui laisse supposer qu’il était déjà propriétaire de ce fief en 1746 (à noter cependant que le fief de Rialin n’a jamais été une seigneurie). Le moulin, acquis plus tard ainsi qu’on le verra ci-après, ne faisait pas partie de ce fief. Un autre fief situé au Bas Rialin, vendu vers 1760 au seigneur de Mauregard, relevait de la seigneurie de Courteraye (St Aubin de Courteraie). J’ignore si celui acquis par le sieur DUBREUIL en dépendait également.

 

7°) Le fief de la Bulardière(13)

D’une superficie d’environ 45 ha, il a été vendu le 5/4/1746 par Pierre Jean Baptiste BARIL, seigneur de Feings, fils de défunt René BARIL, seigneur de Mauregard et Vorré  à Jean Alexandre DUBREUIL, seigneur de Rialin. Précédemment, ce fief de la Bulardière avait été adjugé à René BARIL en 1720 et ne dépendait pas de Mauregard ni de Vorré. A ce jour, malgré de multiples recherches, il ne m’a pas été possible de retrouver de quelle seigneurie il dépendait antérieurement.

Jean Alexandre DUBREUIL épousa Marthe de ROHARD en 1755, l’une des cohéritières de Pigeon. Par la suite, du fait de ce mariage, ces terres de Rialin et de la Bulardière se trouveront réunies au domaine de St Hilaire-Pigeon reçu pour partie en partage par son épouse et acquis pour le surplus en 1764.

 

8°) Autres biens acquis par les seigneurs de Pigeon, ou reçus en héritage de leurs épouses, situés hors paroisse de St Hilaire

a) la seigneurie des Marais ou des Marets (paroisse de St Quentin de Blavou). Cette seigneurie est sans doute entrée dans le patrimoine de la famille de ROHARD vers la fin du 15ème siècle. Laurent de ROHARD fut le premier seigneur de Pigeon à prendre également le titre de seigneur des Marais. A son décès, elle fut attribuée à son fils Michel puis à son petit fils Charles de ROHARD, seigneur des Marais, qui fut le fondateur de la seigneurie de St Lubin des Cinq Fonts et à l’origine de la souche des ROHARD de St Lubin (paroisse d’Authon du Perche – E et L). De cette seigneurie des Marais devait dépendre :

   > le fief et hommage de la Mainayrie (Ménairie) sis paroisse de St Quentin de Blavou pour laquelle Laurent de ROHARD reçu aveu en 1512 ;

   > le fief de la Chevallerie, même paroisse ;

   > les terres des Basses Masures en St Jouin de Blavou pour lesquelles il reçut aveu en 1505.

 b) la terre et métairie du Petit Chiray (paroisse de St Ouen de Sécherouvre) cédée en partage en 1678 par Jacques de ROHARD à son beau-frère, Jacques de BONNENFANT, seigneur du Breuil, veuf de Marie de ROHARD. Aucun document ne nous informe depuis quelle date elle était entrée dans le patrimoine de la famille de ROHARD.

c) les fief et seigneurie de la Plisse (Avezé), métairie de la Brunetière (Avezé), métairie des Laitres (Tuffé), fief du Bois Gouhier (Cherreau), bordage des petites Gaudinières (Souvigné), fiefs de la Menatière et des Chaudronnières (St Aubin des Coudrais), maison à la Ferté Bernard … (le tout département de la Sarthe), héritées en 1738 de Elisabeth GAUDIN, épouse de Jacques Charles de ROHARD.

d) les seigneuries de St Ouen de la Cour, Réveillon dont Bure, Le Chêne, Boisauvée et autres biens sur Le Pin la Garenne, Corbon … apportés par la famille DUBREUIL vers 1755.

 

2° biens composant le domaine de 1789 à nos jours


Au début du 19ème siècle, Jacques DUBREUIL, dernier seigneur de Pigeon, alors propriétaire du domaine de Pigeon ne possédait plus que les biens ci-après, sur les communes de St Hilaire, Ste Céronne et Bazoches :

- le manoir et la ferme de Pigeon provenant de l’ancienne seigneurie de Pigeon ;

- la ferme de Tréhéru provenant également de l’ancienne seigneurie de Pigeon ;

- la ferme et le moulin de St Hilaire provenant de l’ancienne seigneurie de St Hilaire ;

- la ferme de la Bulardière acquise en 1746 par Jean Alexandre DUBREUIL ;

- la ferme du Bas Rialin, acquise avant 1746 par le même.

Ce sont donc ces biens d’une superficie d’environ 230 ha qui figurent sur les premiers documents cadastraux (matrices et états de sections) au nom de Jacques Louis Robert DUBREUIL. Quoique celui-ci soit décédé en 1833, c’est lui qui est porté comme propriétaire sur ces documents établis en 1834/1836 ; documents qui ne seront mis à jour qu’après le décès de son épouse en 1845.

Tous les autres biens : le moulin de Pré Morin ou Pont Percé, les terres de Michétif, la Basse Tremblaye, Boisgaucher dont la Haute Tremblaye, Ringouhier, la Boulardière, la Sémondière, les terres de Ronel, le Grand Fresne et Lozier ayant été cédés ou adjugés à de nombreux nouveaux propriétaires pendant la période révolutionnaire.

Pendant plus de deux siècles, c’est cet ensemble qui va constituer le domaine de Pigeon, sans diminution ou agrandissement très importants à l’exception :  

  • de l’acquisition le 30/07/1861, par Mme de LONGUEIL, héritière de Pigeon, des époux MAILLARD, du moulin de Rialin avec bief, jardin, pré et terre labourable pour une contenance d’environ 3 ha. (14)
  • des modifications du périmètre du domaine suite aux remembrements de Bazoches (1961), St Hilaire (1969) et Ste Céronne (1980)


voir vidéo périmètre du domaine 


3°) le château, ses dépendances et constructions annexes


Aucun des documents consultés (partage de 1538, arrière ban de 1635, partage de 1678, vente de 1764, constitution de société de 1924) ne fournit la description détaillée du manoir ou château et de ses dépendances au cours des différents siècles. En l’absence de documents précisant la consistance des immeubles bâtis ou leurs dates de construction, il est donc difficile d’établir une datation précise de ces divers bâtiments. Seuls, quelques très rares rôles d’imposition sur les portes et fenêtres, le plan cadastral et la matrice cadastrale nous donnent une information très approximative à ce sujet.

En 1877, J. F. Pitard écrivait dans ses « Fragments historiques sur le Perche » au sujet de St Hilaire : « le château de Pigeon, bâti à la place d’un plus ancien, par Mme veuve de LONGUEIL née du BREUIL … ». Ce qui situerait donc la construction du château actuel entre 1833 et 1867 (concerne le bâtiment devenu habitation des sœurs). (3)

En 1801/1802, sur l’état d’imposition des portes et fenêtres de la commune, Jacques Dubreuil était imposé sur un bien habitable possédant 30 portes et fenêtres (presque moitié moins que l’actuel château).

En 1830, ainsi que nous pouvons le voir sur le plan cadastral ci-dessous reproduit, le manoir était composé de trois bâtiments disposés en forme de U, avec une cour intérieure ouvrant vers l’ouest. Il s’agit très probablement du précédent manoir de construction très ancienne. La cour était étroite (environ 9m x 20 m) et apparemment fermée par deux portes fixées probablement à un pilier central. Le bâtiment sud, moins large que les autres, devait être adossé au talus en bordure du chemin, en prolongement des bâtiments de la ferme (en jaune sur le plan) et sans doute de faible hauteur, peut-être à usage de dépendances. Une seule dépendance séparée, en dehors des bâtiments de la ferme, apparait sur ce plan. (15)(16)

 

 

En 1852, la matrice cadastrale nous apprend que le revenu cadastral (servant de base aux impôts locaux) de la « maison » de Pigeon a progressé de 50% suite à augmentation  des bâtiments déjà existants (démolition + construction nouvelle). Cette habitation, que l’on retrouve sur les matrices de 1882 à 1911, comporte 53 ouvertures et 2 portes cochères (au lieu des 30 déclarées en 1801/1802). C’est donc très probablement vers 1850/1852 que l’ancien manoir a été remplacé par le nouveau château (photo ci-dessous), strictement à l’emplacement du précédent manoir ainsi que l’affirmait J.F. Pitard en 1877. (17)


 

En 1872 et 1874, deux constructions nouvelles sont déclarées sur la matrice. Ainsi qu’on le verra ci-après, un orphelinat a été ouvert en 1868 (voir chapitre IV « de l’orphelinat à l’IME »). C’est pour accueillir les jeunes filles orphelines mais aussi les sœurs de la Congrégation que ces nouveaux bâtiments ont été édifiés afin d’agrandir l’existant. L’un, portant le même classement que le château pour le calcul du revenu cadastral est composé de huit ouvertures. L’autre est un bâtiment habitable composé de six ouvertures. Aucune information ne nous permet de les situer sur le plan. Peut-être s’agit-il pour l’un, du petit bâtiment en pierres construit de l’autre côté de la rivière dénommé plus tard « le lavoir ».


 

En 1883, une nouvelle construction est déclarée (bâtie vers 1878/1880). Elle comprend 54 ouvertures et 1 porte cochère et elle est composée de deux bâtiments (dont l’un à l’emplacement des anciennes dépendances du manoir) et sert d’école et de pensionnat de l’orphelinat. Après 1995, ces bâtiments accueilleront les bureaux et services administratifs de l’IME.


En 1894, ce nouveau bâtiment apparait avec les anciens ainsi que le « lavoir » sur un plan établi lors de la construction dans le parc de barrages sur l’Hoëne.


 

Début 20ème siècle ??? > Ainsi qu’on peut le voir ci-dessus sur ce plan de 1894, l’aile sud du château, en bordure du chemin est toujours existante. Si l’on considère que ce plan, dressé le 13/8/1894 par les ingénieurs des Ponts et Chaussées, est bien conforme à la réalité du moment, on peut donc penser que ce bâtiment a été démoli postérieurement, soit au début du 20ème siècle. Il a été remplacé par la petite tour et le mur de soutènement du talus de la route. C’est très probablement à cette même époque qu’a été ajoutée la galerie à l’aile nord du château, tel que ces bâtiments existent toujours actuellement (voir photo ci-dessous)


 

Plusieurs dépendances, très probablement également construites au début du 20ème siècle, existaient en prolongement des deux bâtiments de l’orphelinat. Elles ont été démolies et remplacées par des bâtiments pour la plupart construits en parpaing au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle  (ateliers, gymnase, classes …)



Un autre petit bâtiment en parpaing  d’à peine 5 m2 peut intriguer par sa présence près de l’entrée du parc, en bordure de celui-ci, dans l’herbage et bien visible de la route. Construit aussi au début du siècle précédent, il abritait une pompe montée sur un petit puits de faible profondeur, dont les vestiges sont toujours visibles à l’intérieur, destinée à fournir en eau le domaine de Pigeon. Cette pompe fut en activité jusqu’au début des années 1950, date d’installation de l’adduction d’eau dans la commune.

Tous ces bâtiments sont représentés sur le plan cadastral rénové de 1968 reproduit ci-dessous

 


En 1995, construction du bâtiment moderne appelé « centre de vie », servant de dortoir et réfectoire aux enfants de l’IME.


 

2020 > plan cadastral actuel sur lequel figure toutes les constructions existantes à la fin du 20ème siècle.

 

NB : les cartes ci-dessus ont été annotées et complétées par mes soins de l’identification des bâtiments avec les dates approximatives de constructions ou modifications.

 

Sources :

(1) AD 61 série 14 J : chartrier famille de ROHARD

(3) J.F. Pitard – Fragments historiques sur le Perche

(12) AD 61- série H : clergé régulier

(13) AD 61- série 4 E 46 : archives notariales

(14) AD 61- série 4 Q : registres des hypothèques

(15) AD 61- plan cadastral dit « Napoléonien » en ligne

(16) « cadastre.gouv.fr » : plan cadastral actuel en ligne

(17) Archives communales : matrices cadastrales

 

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